Initialement dessiner et écrire se confondent, se renvoient l’un à l’autre, des premiers signes dans les cavernes du paléolithique au début des écritures sumériennes.

Depuis, s’est manifesté de millénaire en millénaire, de siècle en siècle, la même envie de dire et de signifier mêlée au plaisir esthétique de la forme et du signe, esthétisme qui a généré la prouesse gestuelle des idéogrammes chinois, les belles calligraphies du monde islamique, les enluminures du Moyen Age occidental.

Alors reprendre ce désir de gestes immémoriaux pour signifier l’insignifiant, lui donner forme et couleur en de muettes écritures abstraites qui, parfois, coïncident avec des souvenirs d’images connues, regarder ce monde et tous les signes qui passent  comme le regarderait un être tout neuf qui verrait un arbre ou un nuage pour la première fois : Tel est le sujet.

« J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages ! » Charles Baudelaire

Yvette Velay

   
 

                            

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« Ce n’est pas moi qui commande, c’est la peinture, elle me fait faire tout ce qu’elle veut » Pablo Picasso

 Depuis la nuit des temps les humains ont peint, gravé, assemblé, transformé, laissé des signes, des indices de leur présence, de leurs croyances, de leurs organisations sociales jusqu’aux premières écritures, jusqu’à maintenant avec nos sociétés hyper informées et tous les réseaux sociaux.

Alors dans mon travail artistique j’essaie de retrouver cette impulsion première, ce désir de faire, de marquer, d’organiser, de mettre ensemble des objets improbables afin de leur donner une cohérence inattendue. Pour se faire il m’a fallu et il me faut encore et toujours apprendre, d’abord aux Beaux-arts de Rouen, dans l’atelier gravure de Maurice Maillard à Val de Reuil, puis aux Arts plastiques de Paris I Sorbonne, dans l’atelier de peinture chinoise de Peng Tuan Keh Ming de la ville de Paris etc. etc… Chaque jour j’essaie, je redécouvre, je m’escrime afin de retrouver ou plutôt de trouver une forme nouvelle, une couleur, un geste juste, redonner vie et dignité à des objets dont personne ne veut plus.

J’ai voulu marier l’apprentissage et l’impulsif, allier le conscient et l’inconscient, regarder les couleurs comme on dégusterait une pâtisserie succulente et les pousser à des unions insolites qui deviennent absolument cohérentes dans la recherche permanente de la maitrise et du lâcher prise. Certains diront que c’est un bagne mais c’est aussi une jubilation quotidienne faite de sueur, de joie et de bonheur, avec parfois des éclipses plus ou moins longues qui sont aussi des temps de maturation.

Yvette Velay

 
 
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